William « Quêteux » Tremblay, originaire de la Gaspésie, a sillonné le Québec avec ses airs de violon et ses histoires avant de prendre sa retraite dans Portneuf. Il logeait dans une cabane forestière à Saint-Basile au milieu des années 1970, période à laquelle André Gladu et Michel Brault ont réalisé un documentaire sur lui, et finit ses jours au foyer de Saint-Casimir. William Tremblay était luthier à ses heures. On le voit ici qui joue sur un de ses fameux violons.
-Dans la série Le Son des Français d’Amérique (27 documentaires réalisés entre 1974 et 1980), inscrite au registre international Mémoire du monde de l’UNESCO, le film Le Quêteux Tremblay est paru en 1978.
-Sur le disque Aimé Gagnon, violoneux d’origine, sorti en 1998, une pièce s’intitule Reel du quêteux Tremblay que la Bottine Souriante a enregistré sur Appellation d’origine contrôlée en 2011 dans un pot-pourri intitulé Le baillard, à 2:44.
-Le fameux reel Le Rêve du Quêteux Tremblay serait une adaptation par William Tremblay du reel écossais Archie Menzie transmise par André Alain qui figure sur son enregistrement de 1986 avec André Marchand et Pierre Laporte, et reprise par La Bottine sur Je voudrais changer d’chapeau en 1988 et de nombreux artistes ensuite.
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Notices biographiques des musiciens.
Denis Côté
Joueur d’accordéon, chanteur, compositeur, animateur et même comédien à ses heures, Denis Côté, originaire de Sainte-Christine, est un artiste accompli et reconnu bien au-delà des frontières.
Discographie (à compléter) :
Tout le monde en place pour un set, 1974
Swingnez Vot’ Compagnie, 1976
Folklore Authentique, 1978
Denis Côté Joue ses 15 plus grands succès, 1978
Photo : Facebook
Adrien Dubuc
Adrien Dubuc (1911-1988) joueur de tambour à mailloche de Saint-Raymond du rang Grand-Rang. Il fut accompagnateur de nombreux musiciens et groupes. Il a fabriqué de nombreux tambours et il fut le maillon le plus important de la chaîne de transmission du savoir-faire entourant cet instrument dans Portneuf.
Jeffrey Jobin
Jeffrey Jobin (1910-1987), cultivateur du rang Sainte-Anne de Saint-Basile, était un joueur de violon, fils d’Azarie Jobin (1881-1955), lui-même joueur de violon renommé. L’ancêtre, Abraham Jobin (1840-1916), appelé le père « Bram », lui aussi joueur de violon, leur avait transmis son répertoire d’airs anciens.
Les Jobin ont enregistré des cassettes 8 pistes de leurs veillées à la maison sur lesquelles ont peut entendre plusieurs airs que l’on associe à André Alain et que ce dernier a possiblement appris des Jobin. Exemples : leurs versions du reel des Esquimaux, de Lord McDonald’s (le P’tit bûcheux), ou du Reel à Neuf (Les Soeurs).
En plus d’André Alain, de nombreux musiciens sont allé écouter Jeffrey Jobin pour apprendre de lui, notamment les membres du Rêve du Diable, de la Bottine Souriante, Philippe Bruneau, Jean-Claude « Tico » Petit…
L’ethnomusicologue Carmelle Bégin, conservatrice du Musée canadien des civilisations, a enregistré Jeffrey Jobin dans les années 1970.
Robert Boutet
Robert Boutet joueur d’accordéon résidant de Sainte-Christine. Il est aussi fabricant et réparateur d’accordéon. Il a fait des spectacles avec sa fille.
Roméo Perron
Roméo Perron fut propriétaire de l’Auberge de La Chevrotière, lieu mythique pour la musique qui est passé au feu. Monsieur Perron jouait le violon et sa dame l’accordéon. En plus des veillées de danse qui s’y passaient, Jean-Claude Petit et André Paris ont joué à leur Auberge sur une basse régulière pendant des années.
Arthur Tremblay
Arthur Tremblay, de Saint-Basile, joueur de musique à bouche et de tambour et gigueur. Il a notamment participé aux Veillées d’automne en 1975 en compagnie de Jean-Claude Petit et André Alain (enregistrement paru sur le 33 tours de La Veillée des veillées).
Denis Pépin
Photo tirée d’une vidéo publiée sur Youtube par TelepathMedia montrant Denis Pépin sur la scène de La Grande Rencontre à Montréal en 1997 lors d’un hommage à Philippe Bruneau.
Interprète des répertoires traditionnels des provinces de l’est du Canada, d’Irlande et d’Écosse, l’accordéoniste Denis Pépin figure parmi les plus grands musiciens québécois. Sans délaisser complètement le mélodéon, ce petit accordéon diatonique, il utilise l’accordéon à deux et trois rangs ce qui lui permet d’aborder une technique différente dans l’interprétation de certaines pièces musicales notamment celles de Richard Galliano ou de nouvelles compositions inspirées du folklore. Pianiste accompli, il fût l’accompagnateur de maîtres incontestés de la musique traditionnelle du Québec dont le violoniste Jean Carignan, l’accordéoniste Philippe Bruneau et l’harmoniciste Gabriel Labbé. Depuis plusieurs années, il enseigne l’accordéon diatonique.
Source : Site web du Carrefour Mondial de l’Accordéon de Montmagny
Jean-Claude Petit
Rockstar de l’accordéon diatonique de Saint-Basile.
André Alain
André Alain (30 août 1931-5 avril 2000) est peut-être le musicien traditionnel portneuvois le plus connu hors de la région. Joueur de violon exceptionnel il a grandement influencé les musiciens de la génération du renouveau folklorique des années 1970-1980, notamment les membres de La Bottine Souriante. André Alain a d’ailleurs enregistré une cassette avec Pierre Laporte (violon) et André Marchand (guitare) en 1986 produite par le Centre de valorisation du patrimoine vivant.
Transcription de la biographie d’André Alain rédigée par Pierre Leclerc de Deschambault et publiée dans le Bulletin Mnémo Vol. 5, No. 2, Automne 2000 :
La découverte de ce violoneux est particulièrement redevable à sa prestation au festival La Veillée des veillées en 1975. Plusieurs musiciens, qui par la suite l’ont côtoyé, n’ont pas seulement bénéficié de son répertoire et de sa technique au violon mais aussi du témoignage d’une vie riche en expériences authentiquement reliées au terroir québécois. Pour mieux situer ce personnage, voici quelques informations qui contribueront pour certains à mieux le comprendre et pour d’autres à penser qu’il s’agit d’un récit légendaire.
Fils cadet d’une grande famille, André perdit sa mère à l’âge de sept ans et dut vivre son enfance sous l’autorité d’un père dur. Ce contexte de vie fut déterminant pour lui. Il comprit jeune qu’il ne devrait compter que sur ses capacités physiques et intellectuelles pour se maintenir une ration viable de sécurité et de bonheur. Sensible observateur de son entourage, il identifie les domaines où investir ses efforts afin de s’assurer un minimum de reconnaissance sociale. Ainsi, il réussit particulièrement bien à l’école, apprend le violon de son oncle Armand Chastenay et maîtrise si rapidement cet instrument que ce protecteur présente cet enfant aux meilleurs violoneux de la région. Plus tard, il développe ses muscles jusqu’à être vu comme un homme-fort relevant les défis de certains qui se donnaient en spectacle et s’acquiert la réputation d’un imprenable bagarreur.
André Alain a exercé plusieurs métiers. Fuyant l’emprise de son père, il quitte son village et s’engage d’abord comme draveur en Abitibi. Il essaie les chantiers de bûcherons mais préfère les activités de chasse et de trappe en forêt et devient au cours des ans un habile tireur à la carabine. Il travaille comme cheminot au Canadien National mais son appétit de liberté et le goût de vivre dans sa région l’amènent à son village où il travaille durement à une meunerie-scierie. La manipulation quotidienne du bois carré et des poches de moulée lui assure un développement et une résistance musculaire exceptionnels. Il travaille comme serveur dans une taverne, comme menuisier, puis face à l’échec de son mariage, il va à Montréal où il joue le violon dans les clubs. Au Mont-Wright, il travaille à l’entretien des camps des travailleurs puis il revient à Québec où il joue dans les bars. Sa retraite se vit à Saint-Basile, Sept-Iles et Deschambault et, souffrant d’emphysème chronique, il se retire finalement à Québec où il accueille occasionnellement sa fille et son petit-fils.
Dès son jeune âge, il rencontra d’excellents musiciens dont Mandoza Alain et le Quêteux Tremblay. C’est surtout par la radio qu’il apprend le répertoire de Joseph Allard et de Jos Bouchard. André Alain pouvait imiter si fidèlement le style de Bouchard jusqu’à s’y m’éprendre lui-même. Ses interprétations personnelles sous la souplesse de son jeu d’archet et ses triolets inattendus sont magnifiques. En 1951 et 1952, on peut l’entendre avec l’Orchestre Jobin sur les ondes de la radio de Trois-Rivières. En 1985, il participe au Champlain Valley Folk Festival (É.U.) puis l’année suivante au Festival of Fiddle Tunes dans l’état de Washington.
Lorsqu’on lui fit entendre pour la première fois la musique de Jean Carignan, il s’est dit : « Voila le style que je recherchais, voila la musique que je voulais entendre ». C’est lors d’un spectacle au Grand-Théâtre à Québec qu’il prit ce dernier par le bras et lui dit : « Monsieur Carignan, maintenant que je vous ai touché, je peux mourir tranquille ». En 1975, la grande invitation lui est lancée de participer au festival La Veillée des veillées. C’est pour lui l’occasion de rencontrer et de jouer en coulisse avec Louis Boudreau et Carignan sur une base plus amicale. Depuis cet événement, plusieurs musiciens portent une grande attention à sa musique et les rencontres ont toujours été des occasions de fêter. Quelques amis l’encouragèrent à publier sa musique et c’est finalement sous la contribution de Pierre Laporte, André Marchand et Guy Bouchard que le Centre de valorisation du patrimoine vivant a mis sur le marché une cassette audio témoin de ce personnage exceptionnel.
André Alain n’est plus mais ses amis continuent de lui rendre hommage par des événements comme l’atelier sur son répertoire tenu au dernier festival Mémoire et racines.